lundi 30 novembre 2015

Banks Peninsula

Après quelques jours à Christchurch, c'est sur la péninsule de Banks, à Pigeon Bay que je vais passer la prochaine semaine pour un wwoofing avec une famille d'expatriés allemands.
Permaculture, herbes médicinales, abeilles, jardin bio, moutons, compost, école Montessori,canards et compagnie au programme.
Pas de téléphone, ni de wifi. J'espère que ce sera une expérience enrichissante !
A bientôt les loulous, merci pour les petits commentaires, ça fait plaisir à lire de si loin.

" La page blanche est la fiancée du voyageur solitaire" Sylvain Tesson

jeudi 26 novembre 2015

"N'ayez jamais peur de la vie...

...n'ayez jamais peur de l'aventure, faites confiance au hasard, à la chance, à la destinée. Partez, allez conquérir d'autres espaces, d'autres espérances. Le reste vous sera donné de surcroît." 

Henry de Monfreid, aventurier et écrivain français



South Island



Après quelques jours passés dans la capitale kiwi, j'ai donc embarqué sur le ferry pour une traversée en direction de Picton.
A peine avais-je eu le temps de prendre mes marques, de me renseigner sur le prix des bateaux pour aller au départ du Queen Charlotte Track, que je vois un gars qui regarde mon vélo dehors.

On commence à discuter, de ce que je fais, de ce qu'il fat avec sa famille, et ils me disent "On est italiens, on vit de l'aure côté du Mont-Blanc", ce à quoi je réponds "Ah ben c'est drôle, moi aussi :) " . " Ah bon, tu es de Chamonix?" qu'il me répond cette fois en français. "Non mais pas loin!". "Nous on est de Courmayeur, c'est pour ça on parle le français".

Bon dommage vous ne pouvez pas entendre ce petit accent italien très chaleureux. Bref tout ça pour dire qu'on discute, et qu'il m'apprend qu'il a roulé 6 mois à vélo sur la route de la Soie de la Chine jusqu'en Italie avec un aller en Transsibérien. Hey mais c'est aussi un truc que j'avais en tête ça dis donc !

"Désolé le bateau nous attend, mais viens manger à la maison quand tu rentreras, on parlera de tout ça autour d'un bon repas. Donne-moi un crayon je vais te donner nos coordonnées, et puis si tu les perds, pour me retrouver c'est facile, je suis guide de haute montagne à Courmayeur"

Ahlala.... peut-on encore parler de hasard !

C'est donc sous les meilleurs hospices que se faisaient mes premiers pas au sud.

Puis la rando avec Yvann sur le QCT, où l'on a rencontrés Pierre Antoine et Sophie.
Lui ingénieur agronome et elle vétérinaire. Ils ont marché avec leur chevaux en France sur 1500km puis traversent la NZ du Nord au Sud avant d'aller en Bolivie.

Conversation très agréable, puis l'on en vient à discuter de Sylvain Tesson, Pierre Rabhi et Jean-Claude Ameisen....comme si c'était tout à fait naturel.
Comme quoi il y a bien une sorte de fil rouge qui réunit les gens que je rencontre et qui va au-delà du voyage lui-même. Ce n'est pas un hasard si les gens ont des pratiques similaires, une tendance à sortir des sentiers battus, à remettre des idées en question, à envisager un autre mode de vie, des solutions alternatives...mais nous aurons sans doute l'occasion d'y revenir.

J'ai eu l'occasion de planter ma tente chez Don de Warmshowers, près d'une ruche !



C'est sous la flotte que j'ai repris mon chemin, et les eux jours qui alalient suivre vont s'avérer pénibles. 130 km de faux plat montant, une ligne droite sans quasiment un seul virage et aucune maison et pour couronner le tout un vent de face tout du long qui venait s'engouffrer dans la vallée.

Putain, qu'est ce que ce fut long et pénible. Ca m'a vraiment fait ch*** d'être à vélo à ce moment là, je maudissais le vent qui me faisait aéantir tous mes efforts.

Je camperai avec le bruit de l'eau, qui je peux en témoigner est plus agréable que celui du vent...




Après ce long chemin de croix je voyais enfin les maisons annoncant le petit village alpin de St Arnaud, au coeur du Nelson Lakes National Park.
J'y passerais deux jours, alternant rando et pêche au bord du superbe lac Rotoiti.


C'est ensuite que " ça commençait" vraiment.

120 km de pistes avec un passage à 1400m pour relier Hanmer Springs. Une piste encore fermée pour la saison, sans aucun ravitaiilement, juste des étendues à perte de vue, des moutons, des rivières à truites, des passages à gué et un sentiment d'appartenir au vaste monde.
J'ai tellement adoré ces deux jours en altitude où j'ai rencontré Mark et Claire d'Australie, un ancien pompier spécialiste de la pêche à la truite qui me donnera un leurre et de précieux conseils et avec qui je partagerais une nuit en cabane. Ou encore ces 3 cow-girls qui étaient parties pour 6 mois avec leur chevaux.

C'était beau, c'était dur, c'était isolé....mais c'est aussi pour ça que ça reste un de mes meilleurs souvenirs jusqu'à présent en voyage à vélo.









Truite de 3kg. "Je la relâche, elle est trop grosse pour manger !"







La cabane de péage !

Les cow-girls ! Chapeau, santiags en cuir et couteau à la ceinture...des vraies.



J'aimais cet instant très doux. Il n'y avait pas de passé. Pas de futur. Juste l'étourdissement d'un instant de grâce. Qui ne demandait rien. N'attendait rien.

jeudi 19 novembre 2015

News

Je suis revenu des 71km de rando avec Yvann, un super mec. Encore pleins de rencontres que je raconterai car ça vaut le coup.

Je reprends le vélo vers Blenheim puis St Arnaud pour rouler sur une piste isolée pendant 2 jours si tout va bien , la rainbow cycle trail en direction d"Hanmer Springs.

J'ai aussi acheté un permis de pêche ainsi qu'un lancer pour aller taquiner la truite :)

Wellington !



C’est encore une fois avec une grande joie que j’ai repris la route et quitté Masterton, les innombrables rencontres de ces derniers jours m’ayant vraiment comblées. Je n’imaginais pas que ce n’était que le début d’une longue série pour finir ma première partie de voyage sur l’île du Nord.

J’étais en effet attendu chez Will et Cora, un couple de hollandais expatriés en NZ depuis 25 ans. Will est aussi un voyageur à vélo, et il prépare d’ailleurs un long périple du Cap Nord à Athènes en 2016. Etant deux destinations que je connais bien pour y avoir posé mes roues, nous en avons profité pour échanger de précieuses informations. Quelle n’a pas été ma surprise de franchir la porte et de voir une table copieusement garnie de fromages hollandais, de pain frais et de croissants 


Un vrai festin m’attendait, quel plaisir ! Wil me laisse la maison pour moi tout seul tandis qu’il retourne travailler.Le soir, nous passerons une agréable soirée tous les trois autour d’un délicieux repas, ainsi que d’une bonne bouteille de côte du Rhône….qu’ils avaient spécialement achetée pour moi. Je ne mérite décidemment pas toutes ces attentions mais je les accepte toujours avec la même surprise et le même ravissement.






Il se trouve que Cora travaille dans un magasin hollandais dans la banlieue de Wellington, j’en profiterais pour y faire un petit arrêt sur ma route et ainsi recharger les sacoches avec du bon fromage.


L’arrivée sur Wellington est très ventée. Rien de surprenant lorsque l’on sait que la capitale kiwie est surnommée Windy-Wellington ! J’arrive donc le vendredi 13 en début d’aprèm, et j’y dégôte un backpack bon marché pour les 3 nuits où je resterais dans la ville.

Le temps de m’installer et je vais flâner dans les rues, le long du bord de mer pour m’imprégner de l’ambiance de la ville. C’est alors qu’en lisant un panneau d’informations je vois un gars avec un pull « Kiné ». L’occasion est trop belle pour la laisser passer….j’entame la discussion. Pierre est franco-belge, de Liège, et Flo sa copine est kiné et belge également ! Et nous avons effectué nos études en partie au même endroit, à 3 ans d’écart, dans les même amphis et avec les mêmes profs. Je ne m’étonne presque plus de ces nombreuses coïncidences qui jalonnent ma route tant tout semble si fluide.

Nous nous retrouvons donc en ville pour le marché nocturne, essayant des plats asiatiques et finissant dans une brasserie fort animée jusque tard dans la nuit.
Mais ce n’est pas fini !

C’est ainsi qu’Yvann, nous rejoint, un ami de Pierre et Flo qu’ils ont rencontré lors d’une descente en kayak. Yvann a le look montagnard, on discute…et là on se dit que le monde est vraiment minuscule.

Il est originaire de la Drôme mais vit à Grenoble, gère une agence de voyage spécialisée dans le voyage à vélo avec son père, fait du ski de fond sur le plateau du Vercors, et connaît bien les Fourcade et compagnie. Si on rajoute qu’il a fait STAPS, qu’il voyage en stop et qu’il adore la Norvège…ca fait beaucoup trop de points communs pour ne pas se revoir par la suite. RDV est pris on marchera sur le Queen Charlotte Track dans l’île du Sud mardi.

Le samedi je me joins à Pierre et Flo pour aller faire du bloc à 30 minutes de Welly, sur une plage battue par les vents. L’accès au site est épique avec une rivière à franchir à pied qui nous offrira de belles rigolades, mais le lieu en vaut la peine.
La fin du we est tranquille, entre petit tour au marché et visite du musée national Te Papa sur le front de mer, qui en plus d’être gratuit, s’avère un véritable petit bijou.


jeudi 12 novembre 2015

" Les citations...

....ne sont pas des paravents derrière lesquels se réfugier. Elles sont la formulation d'une pensée qu'on a caressée un jour et que l'on reconnait, exprimée avec bonheur, sous la plume d'un autre. Les citations révèlent l'âme de celui qui les brandit. "

Sylvain Tesson -Géographie de l'instant.


Route 52

C'est donc la route 52 qui m'a servi de fil conducteur au cours de ces 3 derniers jours suite à mon départ d'Hastings. Cette route est désormais totalement déserte puisqu'une autre route plus directe relie la côte à Wellington.

C'est sous un généreux soleil que j'ai pédalé une centaine de kilomètre pour atteindre le camping de Porangahau lundi soir. Camping gratuit au bord de la plage, le bruit incessant des vagues et du ressac aura perturbé mon sommeil (ok ok 2nd degré ! ).
Je discuterais 5minutes avec une suissesse qui dormais là avec son van.

Le elndemain une succession de montagnes russes se profilait à l'horizon, et les quelques villages inscrits sur ma carte ne sont en fait que 2ou 3 maisons disséminées ça et là, il n'y a aucun magasin, juste des collines verdoyantes et des moutons à perte de vue. Quelques fermes aussi parfois, et tous les gens rencontrés me font un petit signe bien sympathique, un petit coup de klaxon....ça fait toujours plaisir.

En fin de journée, à cours d'eau je m'arrête auprès d'un papy au bord de la route qui jardinait. On discute 2minutes et je finis autour d'un café et de petits gâteaux dans sa maison. On passe 30 minutes à discuter de tout et de rien.
C'est un ancien éleveur de moutons. Il faut dire qu'ici il y en a encore plus qu'ailleurs, je vous laisse imaginer le nombre  !
Et puis en ce moment c'est le début de la tonte, dans les champs se côtoient donc les rasés et les moutonneux :)



5 km après cette halte, je recroise une dame qui m'avait fait un signe sur la route. J'en profite pour cette fois remplir ma grosse bouteille qui me sert comme réserve d'eu pour cuisiner car dans el village se trouve un camping gratuit. Mais....je suis invité de nouveau à boire un verre, puis un 2è et finalement ils m'invitent pour la nuit !

JE serais reçu comme un prince, moules, poissons, vin blanc.... ils ont "l'habitude" de croiser des cyclistes durant l'été et de leur donner un petit coup de main. Ils ont même un livre d'or avec des petits mots des voyageurs. J'y laisserais le mien !

Le lendemain, la dame m'invite à l'accompagner pour faire la tournée du ramassage scolaire dans son minibus. Et nous voilà partis à travers les routes gravillonnées dans les collines. Il faut parfois faire 20 minutes de route avant d'aller chercher un seul enfant. Les endroits sont isolés, il n'y a qu'une seule école pour tous les environs. Ce fut vraiment un super moment !!






Je remonte sur le vélo à 9h45 et 100km m'attendent. Encore une fois très vallonnés, et surtout avec un énorme vent de face. Ce fut vraiment ce qu'on peut appeler une longue, très longue journée. J'en ai eu ras le bol. On ne peut pas lutter contre le vent.
Heureusement, la perspective d'être (encore !)  hébergé le soir me ravit !

J'arrive donc chez George à Masterton, une douche rapide et on part dîner chez des amis à lui. Ils s'invitent à tour de rôle pour cuisiner et discuter. Une dame a son fils qui bossait dans une station de ski en Savoie et une autre dont le fils habite à Ferney-Voltaire ! Le monde est vraiment petit :) D'autant plus qu'ils connaissent bien la France pour y avoir été en vacances. On est assez appréciés ici ! (sauf quand on évoque l'épisode du Rainbow Warrior :)


Bref encore un super moment autour d'un bon repas, c'est vraiment génial toutes ces rencontres et d'être capable de suivre la conversation et d'y participer (presque) comme si c'était en français !

Maintenant direction Wellington la capitale de vendredi à dimanche avant de basculer sur l'île du Sud.
A très vite,
Ju

dimanche 8 novembre 2015

"La joie de l'expérience intérieure est de se laisser féconder,  comme un terreau propice, par des émotions inconnues, portées par le vent des hasards"
Sylvain TESSON, Eloge de l'énergie vagabonde.

Comme une odeur de soufre.

Retour en arrière d'une quinzaine de jours, date à laquelle j'ai posté les dernières news.
Il faut dire que de nombreuses choses se sont évidemment passées et que je n'ai pas vu le temps défiler.
J'ai passé 2 jours chez HElen et Philip et leurs enfants à Tauranga qui est une jolie cité balnéaire de 50 000 habitants et le 2e port du pays. J'en ai profité pour gravir "The Mount", une petite montagne en pleine ville avec des moutons et unemagnifique vue au sommet, c'était vraiment top.


Ensuite, un peu pêle-mèle vu que j'ai pris du retard j'ai roulé en direction de Rotorua la ville réputée pour ses phénomènes géothermiques et son odeur de soufre puis j'ai poursuivi un peu sur les hauteurs en direction de Taupo, jolie petite ville au bord d'un superbe lac avec les montagnes au fond où je suis restée en wwoofing une petite semaine, avant de rouler pendant 2jours sur un plateau où il n'y a eu que 20 maisons sur 130 kilomètres en direction de Napier où je suis resté1 semaine chez des maraîchers avec 2 autres allemandes et une américaine.

J'ai ainsi : fait de la cuisine (crêpes et mousse au chocolat), refait la peinture d'une chambre, utilisé une débroussailleuse électrique, ramassé des dizaines de kilos de fraises, coupé des brocolis et des choux-fleurs à la machette, ramassé des patates, arracher des branches de tomates, préparé les cageots pour le marché, joué aux cartes, trop mangé quand il y avait des barbecues, gueulé contre les voitures, souri en lisant et en écoutant de la musique, fait de nombreuses siestes un peu partout, me suis fait draguer par un gay dans un bar (!!), levé à 5h du matin et roulé 20 bornes pour voir le lever de soleil, caché des petits objets en bois pour que mon pote Laurent qui viendra dans un an puisse jouer à les retrouver partout dans le pays, rigolé, eu froid, eu chaud aussi, bronzé, découvert pleins de nouvelles choses encore et encore, été invité par des australiens à manger un soir avec eux dans leur campervan, vu un pêcheur à la mouche, passé une nuit qu'avec des vaches, des canard et des moutons, lu encore, écouté des podcasts, vu pleins de jolies maisons et ça donne des idées, vu quelques jolies filles sportives, visité la jolie ville art déco de Napier, oublié de me réveiller pour la finale de la coupe du monde de rugby, mais finalement vu la 2nde mi-temps et donc bu une coupe de champagne à 7h du mat'......et j'en oublie mais promis la prochaine fois j'aurais moins de retard :)

Je termine doucement mon séjour sur l'île du Nord puisque je roule en direction de Wellington, avant de prendre un ferry dans une semaine pour l'île du Sud où j'espère pouvoir faire une rando VTT assez classique ici, qui doit pouvoir passerr en 2 jours, le Queen Charlotte Track dans les Marlborough Sounds.