Coromandel, suite et fin

Malgré la défaite de nos rugbymen, j'ai jugé utile de laisser mon petit drapeau français flotter à l'arrière du vélo :) Ce dimanche a été à l'image du match, terne et gris. Je me suis posé à Hahei, petite station balnéaire très prisée en été, mais il faut bien l'avouer plutôt déserte en ce moment.

L'objectif étant plutôt d'être très bien situé pour pouvoir aller sur une plage très célèbre le lendemain matin, j'ai nommé Cathedral Cove.
Réveil de bonne heure en ce lundi matin donc, et me voilà parti pour un petit trail d'abord sur la plage puis au milieu du bush, l'océan n'étant jamais loin.

Hahei Beach

Alternance de petites montées et descentes, escaliers, c'est assez ludique et après une 40aine de minutes, j'ai le privilège d'être le seul en ce début de journée pour admirer cette arche très célèbre, et très bondée en pleine saison.

Le temps d'aller d'un côté et de l'autre de l'arche, de prendre quelques photos, de manger quelques biscuits et d'écrire quelques notes assis sur les rochers. Un petit vent léger, le soleil, le calme.
Puis quelques personnes arrivent, mais c'est loin d'être la foule. Je resterais une heure ici avant de retourner par le même chemin.

Cathedral Cove

Je range mes affaires rapidement, roule quelques minutes avant de petit-déjeuner face à la plage.

Le soir, je suis attendu chez Chris et Johanna du site Warmshowers. Bien content d'arriver suite à une journée courte mais très éprouvante encore une fois à cause d'un méchant vent de côté qui oblige à redoubler d'attention à chaque instant.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que j'ai été extrêmement bien accueilli. Chambre avec salle de bains privée et tout le confort nécessaire.

Chris et Johanna sont de grand cyclistes qui pédalent régulièrement en Europe, la dernière fois étant en Provence et en Bourgogne. Nous avons donc beaucoup échangés sur les différences culturelles, et ce qui a pu nous amuser dans le pays de l'autre. Ce sont aussi des marins qui partent plusieurs mois naviguer sur leur voilier à la belle saison. Retraités tous les deux, ils sont très impliqués dans la vie associative également en tant qu'ambulanciers.
Chris est un bricoleur hors-pair (un peu comme Papa!), qui fait des maquettes de bateau, des épées, et sait réparer tout ce qui lui tombe sous la main. Mon vélo a donc eu le droit à un petit check-up bien mérité :)
Ce fut vraiment une super halte, le genre d'endroits où l'on a envie de rester !

Pour la petite anecdote, en arrivant je me suis trompé de maison et j'ai sonné chez le voisin. Il venait d'emménager depuis quelques semaines et ne connaissait donc pas encore ses voisins. Me voyant un peu embarassé, il m'a offert un jus de fruit, on a papotés 5 minutes et m'a proposé de rester dormir chez lui si jamais je ne trouvais pas les gens chez qui je devais passer la nuit :)

Je repars donc mercredi matin, toujours sous des bourasques de vent énormes, mais je sais que ce soir je suis hébergé chez Neil, rencontré lors de la partie de pêche. Il habite Katikati, et c'est avec grand plaisir que je le retrouve.
Encore une fois, je suis accueilli comme un prince :)

On va faire un tour sur la jetée qui borde sa maison et il m'explique pleins de petits trucs relatifs à la vie ici.

Il est un peu déçu quand il apprend que je repars le lendemain, et me propose de rester un jour de plus. C'est un grand fan de ski, qui a visité un peu toutes les stations du monde et il me propose d'y aller demain si le temps est ok !
Après quelques coups de fil à des amis, on doit renoncer à cause des conditions météo (la station se trouvant à 4h de route quand même !).

Le lendemain on en profite donc pour préparer et faire sécher des noix de Macadamia qui poussent dans son jardin, et j'en profite pour en faire une petite provision pour mon porridge du matin !

Il a aussi des citrons, des sortes de pamplemousse...

L'après-midi on ira faire une rando dans le bush et au sommet une belle vue sur les plaines environnantes s'offrira à nous.

Le soir venu, je suis invité à me joindre à quelques amis à lui qui vont manger dans le restaurant d'un club de pêche.
Dans le club, des gens jouent à une sorte de pétanque avec des boules bizarres (pas vraiment rondes et lestées), qui peut aussi se jouer dehors sur l'herbe.

La soirée est sympa, mais je dois bien avouer que mon anglais n'est pas assez fourni en mots familiers pour pouvoir suivre dans ce genre de circonstances. Je ressens vraiment la différence entre être 3 ou 4 à discuter tranquillment, ou plus avec des blagues, de l'argot et des gens qui mangent la moitié des mots. C'est presque une autre langue étrangère et c'est assez déroutant !

Ce matin (jeudi 22), j'ai donc repris mon chemin pour atteindre Tauranga, grande ville de 45 000 habitants, d'où j'écris cet article depuis la bibliothèque. J'aimerais y passer deux jours car il y a des choses à faire. Je passe la soirée chez une famille de WS (Warmshowers), qui a roulé au Semnoz et au col de la Croix Fry il y a deux ans !! On va avoir des choses à se dire.
Le cap des 1000km a été passé.
J'ai ausi trouvé un wwoofing de quelques jours à Taupo, ville outdoor au bord d'un lac et capitale mondiale du parachutisme avant d'en entamer un autre à Napier pour une semaine.
Si on enlève le temps tristounet de ces derniers jours, tout va très bien !
A bientôt,
Ju

Coromandel

J'ai donc quitté Auckland en ce Jeudi 15 Octobre. Il m'aura fallu presque deux heures pour m'éloigner de sa banlieue étendue et retrouver enfin les petites routes tranquilles que j'affectionne tant.
Il faut imaginer les paysages que je traverse depuis le début comme d'immenses prairies verdoyantes, toutes bosselées de collines et autres dépressions.
Le relief se fait donc sentir à tout moment, ça ondule sans cesse, plus ou moins. Le vent est aussi un élément déterminant et l'avoir avec on contre moi joue beaucou sur mon moral et les kilomètres que je parcours en fin de journée. Pour le moment je n'ai pas eu trop à me plaindre...mais rien n'est fait.

Je profite d'avoir du temps pour faire des étapes plus courtes qu'à mon habitude (En général 100km ou plus, en ce moment plutôt 70/80), ce qui me permet d'agrémenter mes journées de pauses lectures et siestes fort appréciables.

Un midi, tandis que j'étais allongé, une dame vient me proposer un thé ainsi que de remplir mes bouteilles d'eau, et j'en profite pour lui demander des infos pour un éventuel endroit pour poser ma tente le soir venu.

C'es donc à Kaiaua, sur une pelouse mise à disposition par le club nautique du coin que je passerais la nuit, en présence de quelques campervans.

J'ai le droit aux conversations de mes voisins qui viennent s'enquérir de mon avancée et projets futurs. C'est ainsi que j'apprends qu'un couple de cyclistes est passé par là 30 minutes avant moi et qu'ils ont dû aller au camping 10 km plus loin.

La soirée est calme, je profite de me situer dans des villages de pêcheurs pour traverser la route et aller goûter au fish and chips du coin.

Le lendemain, je décolle de bonne heure. Une centaine de kilomètres m'attendent car j'espère rejoindre Coromandel ville pour le soir.

Petit à petit après une 20 aine de kilomètres j'aperçois au loin deux petits points que je devine être le couple dont on m'a parlé. Un petit contre-la-montre plus tard et je les rejoins.
Ty est australien, et Chelsea canadienne. Ty est depuis 2ans sur les routes et ils se sont rencontrés pendant le voyage en Ecosse (Tout arrive !), et ont poursuivi l'aventure ensemble. On discute le bout de gras pendant 10 minutes au bord de la route. On se donne rdv le soir une fois arrivés en ville.

On se doublera 2ou 3fois pendant la journée en fonction des arrêts respectifs de chacun.
La route est belle, plate pour une fois et se faufile au plus près de la côte. Le trafic est calme, le vent est de dos, les kilomètres défilent sans que je ne m'en rende compte.
Le vélo comme je l'aime :)

Nous arrivons tous les 3 à Coromandel, petite cité balnéaire de 1000 habitants très charmante en milieu d'après-midi. On plante la tente sur la pelouse d'un backpacker, ce qui nous laisse le temps d'aller faire un tour en ville.

On regarde les cartes pour voir ce que nous pouvons faire le lendemain.

Ils vont se coucher tôt, je traîne un peu.
C'est alors, comme nous avait prévenu la dame du camping, qu'une 20aine de gars d'un club de foot local arrive. Ils se font un we tous ensemble chaque année, les jeunes et les moins jeunes mélangés.
L'ambiance est à la déconnade, bon enfant. De fil en aiguille, on discute de tout et de rien, du match à venir devant une bière.
Puis très simplement, je suis invité à me joindre à eux le lendemai très tôt pour aller pêcher en mer :)

Je suis super heureux de me lever aux aurores. Nous partons tous à 15min de là où un gros bateau qu'ils ont loué nous attend. Nous prenons la mer, chacun avec une canne à pêche pour aller taquiner le "Red Snapper" (si quelqu'un trouve le nom français...). Ona des sardines comme appâts, les premières prises arrivent. Je suis en pleine mer, sur un bâteau en train de pêcher avec des gars que je ne connaissais pas hier, tout le monde rigole, c'est excellent. Pour la petite anecdote, je n'en pêcherais que 3 mais co-détenteur de la plus grosse prise de la matinée !!

On rentre au camping puis les habitués se chargent de laver et vider les poissons pour en lever les filets car ce soir on se fait un barbecue pour les déguster en fish and chips.
L'aprèm tout le monde se retrouve sur le terrain de foot communal pour un petit match avec l'équipe du coin. Zéro enjeu, juste pour le fun, ça chambre et déconne bien. L'ambiance district et vétérans du vendredi soir pour ceux qui connaisent :)

Puis retour, apéro qui se prolonge, repas préparé par le "chef" du club comme il en existe toujours !

Curieux hasard, 3français arrivent, parmi eux un couple qui bosse dans la plantation de kiwis du gars qui m'a invité à la pêche. Des bretons.
Et Antoine, en panne de voiture, qui s'est fait dépanner au passage par les bretons, et qui coïcidence encore m'avait vu il y a une semaine au Cape Reinga et qui leur avait parlé de moi !

Les kiwis enchaînent les bières et les jeux qui vont avec. Leur degré d'alcoolisation est inversement proportionnel à la faculté que nous avons de comprendre leur anglais !
Autant je n'ai pas trop de souci à tenir une conversation à 3 ou 4, autant parmi un gros groupe, avec chacun qui lance des vannes, avec leur accent bien marqué et les mots d'arot qui vont avec, ça se corse énormément !

Ils enchaînent au pub, je capitule et vais rejoindre ma tente.

Et pour finir le tout, en ce dimanche matin tout le monde se retrouve pour le petit déjeuner au pub afin de suivre le 1/4de finale NZ-France.
Nous sommes 4 petits frenchies au milieu de tous les kiwis dans une super ambiance, très amicale.

Nous passerons les détails de cette défaite cinglante, ils n'ont même pas sentis le besoin de nous chambrer, le sentiment qui prédominait étant plutôt la compassion à grands coups d'accolades dans le dos.

Ravi en tout ca d'avoir pu partager ce moment et ce we dans son ensemble avec les gens d'ici, moment imprévu une fois n'est pas coutume, mais ce sont décidément les meilleurs.

J'ai reçu le droit de m'arrêter chez au mois deux d'entre eux ces prochains jours car ma route croise leur village.

C'est donc vers 10h que j'ai repris le guidon, direction la côte Est, Hahei, Tairua, et les fameuses plages de Cathedral Cove et Hot Water Beach où je vais essayer d'aller traîner.

Voili voilou, le sentiment de liberté que j'ai sur mon vélo est grandissant et toujours aussi plaisant !

Merci à tous pour vos messages qui me font bien plaisir à lire.
A très vite,
Ju

Photos

Qq news

Qq news rapides. J'ai atteint le Cape Reinga puis pris un bus pour revenir sur Auckland avant de passer 2 jours avec Anu et Irina. Nous avons visité Waiheke island célèbre pour ses vignes et plages de sable blanc.
Puis j'ai repris la route en direction de la péninsule de Coromandel.
J'ai rencontré un couplé en vélo.  Un Australien qui est sur les routes depuis deux ans et sa copine canadienne.
Nous avons fait un bout de route ensemble.
De meilleurs articles avec photos quand j'aurais une connexion.

Un samedi soir sur la terre...

....au camping d'Awanui.
C'est moins glamour que ce que nous contait notre bon vieux Francis.
Pas d'yeux de figurine, ni de regards qui se croisent, encore moins de corps qui se frôlent.
Mais c'est quand même une aventure :)
Si tout va bien plus que 110 km bien vallonés pour atteindre le Far North du Cape Reinga dimanche soir. Le vent devrait être plutôt avec moi.
Je suis à quelque chose près au niveau du point rouge.

En images