jeudi 26 novembre 2015

South Island



Après quelques jours passés dans la capitale kiwi, j'ai donc embarqué sur le ferry pour une traversée en direction de Picton.
A peine avais-je eu le temps de prendre mes marques, de me renseigner sur le prix des bateaux pour aller au départ du Queen Charlotte Track, que je vois un gars qui regarde mon vélo dehors.

On commence à discuter, de ce que je fais, de ce qu'il fat avec sa famille, et ils me disent "On est italiens, on vit de l'aure côté du Mont-Blanc", ce à quoi je réponds "Ah ben c'est drôle, moi aussi :) " . " Ah bon, tu es de Chamonix?" qu'il me répond cette fois en français. "Non mais pas loin!". "Nous on est de Courmayeur, c'est pour ça on parle le français".

Bon dommage vous ne pouvez pas entendre ce petit accent italien très chaleureux. Bref tout ça pour dire qu'on discute, et qu'il m'apprend qu'il a roulé 6 mois à vélo sur la route de la Soie de la Chine jusqu'en Italie avec un aller en Transsibérien. Hey mais c'est aussi un truc que j'avais en tête ça dis donc !

"Désolé le bateau nous attend, mais viens manger à la maison quand tu rentreras, on parlera de tout ça autour d'un bon repas. Donne-moi un crayon je vais te donner nos coordonnées, et puis si tu les perds, pour me retrouver c'est facile, je suis guide de haute montagne à Courmayeur"

Ahlala.... peut-on encore parler de hasard !

C'est donc sous les meilleurs hospices que se faisaient mes premiers pas au sud.

Puis la rando avec Yvann sur le QCT, où l'on a rencontrés Pierre Antoine et Sophie.
Lui ingénieur agronome et elle vétérinaire. Ils ont marché avec leur chevaux en France sur 1500km puis traversent la NZ du Nord au Sud avant d'aller en Bolivie.

Conversation très agréable, puis l'on en vient à discuter de Sylvain Tesson, Pierre Rabhi et Jean-Claude Ameisen....comme si c'était tout à fait naturel.
Comme quoi il y a bien une sorte de fil rouge qui réunit les gens que je rencontre et qui va au-delà du voyage lui-même. Ce n'est pas un hasard si les gens ont des pratiques similaires, une tendance à sortir des sentiers battus, à remettre des idées en question, à envisager un autre mode de vie, des solutions alternatives...mais nous aurons sans doute l'occasion d'y revenir.

J'ai eu l'occasion de planter ma tente chez Don de Warmshowers, près d'une ruche !



C'est sous la flotte que j'ai repris mon chemin, et les eux jours qui alalient suivre vont s'avérer pénibles. 130 km de faux plat montant, une ligne droite sans quasiment un seul virage et aucune maison et pour couronner le tout un vent de face tout du long qui venait s'engouffrer dans la vallée.

Putain, qu'est ce que ce fut long et pénible. Ca m'a vraiment fait ch*** d'être à vélo à ce moment là, je maudissais le vent qui me faisait aéantir tous mes efforts.

Je camperai avec le bruit de l'eau, qui je peux en témoigner est plus agréable que celui du vent...




Après ce long chemin de croix je voyais enfin les maisons annoncant le petit village alpin de St Arnaud, au coeur du Nelson Lakes National Park.
J'y passerais deux jours, alternant rando et pêche au bord du superbe lac Rotoiti.


C'est ensuite que " ça commençait" vraiment.

120 km de pistes avec un passage à 1400m pour relier Hanmer Springs. Une piste encore fermée pour la saison, sans aucun ravitaiilement, juste des étendues à perte de vue, des moutons, des rivières à truites, des passages à gué et un sentiment d'appartenir au vaste monde.
J'ai tellement adoré ces deux jours en altitude où j'ai rencontré Mark et Claire d'Australie, un ancien pompier spécialiste de la pêche à la truite qui me donnera un leurre et de précieux conseils et avec qui je partagerais une nuit en cabane. Ou encore ces 3 cow-girls qui étaient parties pour 6 mois avec leur chevaux.

C'était beau, c'était dur, c'était isolé....mais c'est aussi pour ça que ça reste un de mes meilleurs souvenirs jusqu'à présent en voyage à vélo.









Truite de 3kg. "Je la relâche, elle est trop grosse pour manger !"







La cabane de péage !

Les cow-girls ! Chapeau, santiags en cuir et couteau à la ceinture...des vraies.



J'aimais cet instant très doux. Il n'y avait pas de passé. Pas de futur. Juste l'étourdissement d'un instant de grâce. Qui ne demandait rien. N'attendait rien.

4 commentaires:

  1. Toujours aussi dépaysant tes récits et photos, continue, ça fait du bien de voir ça! Tu dois te faire un sacré carnets d'adresses avec toutes ses rencontres, j'espère que tu leur files ta carte de visite, si ils viennent en France et qu'ils ont besoin d'un kiné, Hahah! T'as pu troquer ton vélo avec un cheval pour faire quelques kilomètres avec les cow-girls ?

    Bonne fin de voyage ;)

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  2. Bon sang, mais qu'est-ce que j'adore... L'île du Sud a vraiment l'air grandiose ! Ces immensités désertes, qui s'étalent à perte de vue... Qu'est-ce que j'adorerais être avec toi pour sillonner ces chemins bro ! J'ai mis la dernière photo comme mon fond d'écran ;-)

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  3. Allez reste, encore ....la neige est trempée ici,ça ne vaut pas la peine de rentrer. Dis donc , il pèse combien ton velo une fois chargée?
    A plus.
    Vince

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  4. Au fait, tu as penser a récupérer les plans de la ruche??

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