Days 2/3/4/5 : Cap à l'Est

 Mardi 6 Octobre : Après une première nuit sous la tente, force est de constater que les vieux réflexes sont bel et bien de retour. Il ne s'est passé qu'une petite année depuis les derniers bivouacs grecs, mais pas de doute la mécanique est bien huilée.

Sacoches déchargées, toile de tente dépliée, arceaux assemblés, sardines piquées, matelas gonflé, affaires à sécher. En quelques minutes, le camp de base est monté.

Les nuits sont assez fraîches en ce début de printemps (qui correspond à un début Avril chez nous), et la rosée abondante accompagne le rangement du matin, ce qui oblige à faire sécher la tente durant la journée.

Cette 2è journée sera semblable à la première, pas très plaisante à cause des nombreux camions indifférents à ma présence, lourdement chargés et qui me frôlent de très près. J'ai beau pester et les invectiver de façon non-ostentatoire, rien n'y fait.
Alors je prends mon mal en patience, et profite parfois d'une pseudo bande d'arêt d'urgence pour me laisser quelques centimètres de protection supplémentaires.

Les petites pauses s'enchaînent et au détour de l'une d'elles je discute avec un kiwi qui me conseille de plutôt monter par la côte Est, plus jolie et avec moins de camions. J'ai tendance à écouter les conseils des locaux, cap à l'Est donc.
Je poserai la tente à WAipu, dans un backpacker. Cuisine, douche, salon, wifi pour 10 Dollars ( soit même pas 6 euros). Royal, rien à dire. LA soirée est studieuse an compagnie de 3 jeunes allemands et danois qui sont aussi sur les terres NZ pour un Working Holidays Visa.

Mercredi 7 : La journée commence de bonne heure, ce qui est appréciable. En effet, même si les nuits sont fraîches, les journées sont agréables avec une vingtaine de degrés au soleil et un généreux soleil. Les premiers coups de soleil ne sont pas loin.

Journée agréable avec de jolis points de vue sur le PAcifique, au détour des méandres de la route et des différentes baies rencontrées.

J'avais repéré un endroit pour y passer la nuit. The Farm. C'est une grande ferme, un peu façon auberge espagnole où de nombreux wwoofeurs sont présents, avec les enfants de la famille, des classes vertes, les poules en liberté. Un joyeux bordel en "autogérance" où 5 minutes après être arrivé tu fais comme chez toi car le gars est parti voir ses vaches. Du coup je me retrouve dans leur salon à discuter avec les autres jeunes présents. Anglais, Suèdoises...tout ce petit monde prépare le dîner tandis que le cochon domestique s'attaque aux légumes du jardin...C'est un vrai moulin, il y a des affaires qui traînent partout, des vélos rouillés, des chats, des gens de passage...c'est un peu déroutant mais l'ambiance y est agréable.

Vincent et Aurélie sont arrivés pour la nuit avec leur van et je discuterai quelques temps avec eux avant de sombrer....

Sombrer....pas vraiment...car le cochon s'attaque à leurs affaires restées sous leur camion à grands coups de groin, puis vient vers ma tente, renifle le vélo, le fais tomber, avant de venir essayer de défoncer la tente comme un sauvage. Je gueule des grands coups dans la nuit et tape dans la tente pour essayer qu'il s'échappe. Il rôdera autour toute la nuit.

Jeudi 8 :Et c'est pas fini ! Le matin alors que je range mes affaires et que Vincent et Aurélie prennent le petit-déj, le cochon revient à la charge. Mais il se montre cette fois ci très agressif en nous fonçant dessus, en morant les sacoches. J'ai beau lui balancer de l'eau au museau, lui donner des coups de pied, rien n'y fait. Il me suit partout.

Dans une énième tentative, j'essaye de le semer lorsqu'il se met à me courir après. Et il court assez vite ce con, j'essaye de me retourner pour lui mettre des coups de pied sur le groin, je touche ma cible plusieurs fois, mais manque de pot je glisse sur l'herbe mouillée et le cochon me fonce droit dessus. J'ai cru qu'il voulait me croquer, avec son bruit impressionnant en plus. J'arrive tant bien que mal à m'échapper mais belle petite frayeur dès le matin.

Nous passerons l'heure suivante avec un énorme bâton....il n'est pas trop revenu.

Le plus marrant dans l'histoire, outre le fait de se faire attaquer par un cochon, c'est que cette séquence a été filmée....et oui...donc promis dès que je la reçois on rigolera tous ensemble.

Je suis donc parti pour une courte étape. En effet je dois retrouver Anu mon amie estonienne mardi à Auckland et donc j'ai du temps devant moi, puisqu'une fois arrivé au Cape Reinga, je vais tenter de faire du stop ou de prendre un bus.

Je passe par Russel et Paihia, cités balnéaires assez touristiques avant de m'arrêter pour la nuit chez Pat Et Anna du site Warmshowers (un site communautaire de voyageurs à vélo, où chacun qui s'inscrit peut inviter pour une ou deux nuit d'autres voyageurs de passage et leur offrir un repas et une douche).

Super soirée en leur compagnie, Anna est allemande et est une forte grimpeuse et Pat est kiwi. Ils élèvent leurs poules, font leur jardin, mangent bio et sont végétariens, un peu artistes aussi. Leurs murs étaient décorés de collages fait maison, de petites pensées philosophiques ou plus marrantes. On passe la soirée à refaire le monde, puis dodo.

Vendredi 7 : Après un super breakfast (porridge au lait d'amande, compote de pommes, banane et cannelle), c'est avec regret mais beaucoup d'énergie que je quitte mes hôtes d'un soir.

Sur leurs conseils, je fais une plus petite étape afin de prendre un détour sympa le long de la côte. Et ce fut le cas, petite route tranquille, quasiment pas de voitures, jolis panoramas, pauses lectures et chocolat....c'était chouette.

J'en ai profité pour commencer l'écoute de mes podcasts, toujours très instructifs. On y apprend par exemple que toutes les fourmis du monde réunies pèsent autant que tous les êtres humains....qu'un tsunami en Alaska a eu une vague de 500 m de haut (oui oui 500 !)...et tant d'autres choses indispensables à savoir ;-)

Après-midi lecture et mise à jour des notes. La faible connexion wifi ne me permet cependant pas de poster les photos pour le moment.

Belle journée à tous, mes pâtes à la sardine m'attendent (il va d'ailleurs falloir que je varie....je suis preneur d'idées simples :)

A bientôt,

Ju